mardi 28 mars 2017

Intimidation


Accoudé au comptoir, Adam attend tranquillement le moment de rejoindre le groupe pour constituer les futures équipes de lacrosse lorsqu'un inconnu s'adresse à lui. Ce dernier, calmement, sans violence ni mépris, lui apprend que sa femme, Corinne, a simulé sa grossesse et sa fausse couche, avant de s'en aller tout aussi tranquillement qu'il était venu. A ce stade, Adam ne sait que penser mais enquête discrètement, le doute s'étant insinué dans son esprit. Il ne peut pas croire que Corinne ait pu faire une chose pareille et pourtant...Alors qu'il demande des explications à sa femme, celle-ci lui répond qu'elle ne peut pas lui en parler maintenant mais plus tard : pourquoi pas ce soir, au restaurant? Malheureusement, Adam n'aura pas ses explications, Corinne disparaît subitement.
Plus tard, une femme sans histoires est assassinée, suite à sa rencontre avec l'inconnu...

Dans ce roman, c'est Adam qui mène l'enquête. Un mari et père de famille prêt à tout pour retrouver sa femme. Détective d'un jour, il use toute son énergie dans cette entreprise. Aidé d'un flic à la retraite puis d'une inspectrice qui ne lui veut que du bien, il traque ce mystérieux inconnu aux intentions étonnantes. 

Même si l'intrigue de départ est bonne et le personnage d'Adam bien maîtrisé, ce thriller ne m'a pas emballée. Il se laisse lire mais aucun engouement de ma part. Je n'irai pourtant pas jusqu'à dire qu'il fut ennuyeux, juste fade. Harlan Coben m'avait habituée à mieux. Les ingrédients du suspense sont là, rien à dire. Je crois que c'est une histoire de personnages. Corinne apparaît furtivement, on n'a pas le temps de la connaître et on en a même pas envie.Beaucoup de personnages secondaires : je me suis demandée pour certains ce qu'ils faisaient là même si je l'ai compris après coup. Ils étaient ennuyeux ces personnages...je ne ressentais rien pour eux, aucune empathie. 

Rien ne sert de s'étendre plus longtemps. Ce roman va vite être oublié.

Lu dans le cadre du Défi Lecture, Catégorie 31 : Un livre avec un seul mot dans le titre.

Et du challenge Polar et Thriller chez Sharon



mercredi 22 mars 2017

Belle époque

Paris, 1889. Maude Pichon s'enfuit à 16 ans de sa Bretagne natale pour échapper à un mariage forcé et découvre Paris, ville-lumière en ébullition à la veille de l'Exposition universelle. Hélas, ses illusions romantiques s'y évanouissent aussi vite que ses maigres économies. Elle est désespérément à la recherche d'un emploi quand elle tombe sur une petite annonce inhabituelle : On demande des jeunes femmes pour faire un ouvrage facile. Bienséance respectée. Présentez-vous en personne à l'agence Durandeau 27, avenue de l'Opéra, Paris. L'agence Durandeau propose en effet à ses clients un service unique en son genre : le faire-valoir. Etranglée par la misère, Maude postule...



Maude Pichon, 16 ans, quitte Poullan-sur-mer et part à la conquête du "rêve parisien". Malheureusement, c'est bien plus difficile qu'elle le croyait de vivre à Paris. Envolé son jolis rêve d'être vendeuse dans une boutique de luxe. Pour subvenir à ses besoins, elle devient un "repoussoir" : des clientes aisées viennent à l'agence Durandeau pour louer une jeune femme laide afin de mettre leur propre personne en valeur. Maude est vite engagée par la comtesse Dubern. Elle veut que Maude soit le faire-valoir de sa fille Isabelle mais Maude ne doit en aucun cas révéler la vérité à Isabelle. Présentée comme la nièce d'une amie proche, elle intègre le milieu de la comtesse, a le plaisir de mettre des robes luxueuses, même si elles sont moins jolies que celles d'Isabelle, de goûter des mets délicieusement raffinés, d'aller à l'opéra, aux bals...Mais l'amitié qui va se nouer entre Maude et Isabelle va devenir un véritable obstacle dans le rôle qu'elle doit tenir...

Quel beau moment j'ai passé avec ce roman! Facile de s'identifier à Maude Pichon quand on n'est pas issus de la haute! Comme elle, on s'imagine dans de jolies robes de soir, tenues agrémentées de luxueux bijoux et de coiffures sophistiquées, telle une princesse. Mais on redescend bien vite de son petit nuage. Quand tout est question d'apparences, de paraître aux yeux des autres pour espérer un mariage convenable, on remet sans rechigner nos vieilles guenilles ce que l'on souhaite au fond, c'est quoi? C'est l'amour. Oui, c'est un peu cliché, c'est vrai. Maude a pris du bon temps chez la comtesse, a goûté au luxe mais qu'a-t-elle gagné? Rien, bien au contraire! En prime, elle a perdu l'estime de Paul, un beau musicien du quartier Montparnasse. A mentir et à jouer à la petite bourgeoise, elle a perdu aussi une belle amitié. Evidemment, tout n'est pas sa faute, on peut la comprendre. Dès le départ, on sait qui sont les "méchants". Qui aurait l'idée de monter une agence pareille? Qui est le plus à blâmer? Le directeur de l'agence ou les clientes qui osent juger de qui sera la plus moche pour espérer être louée? La "Belle époque" n'est pas si belle...
Du reste, c'est une de mes époques préférées.
Un roman riche : comme une envie d'aller explorer le quartier des artistes, de pousser la porte d'un bar et écouter la musique ; comme une envie d'aller à l'opéra, entendre le frottement des froufrous, un éventail à la main ; comme une envie de jouer à Robin des bois, de redistribuer les richesses, de tirer les cheveux des pimbêches, celles qui s'estiment supérieures parce qu'elles sont bien nées. Pourquoi j'aime cette période? Et bien pour tout cela justement. La richesse du monde des "pauvres" : celui de l'art dans tous les domaines. La rêverie que provoque le luxe des autres. L'envie de faire évoluer les choses des deux côtés : exit les mariages de convenance, bonjour l'autonomie des jeunes femmes. Enfin, j'aurai rêvé de voir la tour Eiffel en construction. 

C'est un roman que l'on savoure avec délice, nous plongeant dans des sentiments multiples et contradictoires.

Inspiré d'une nouvelle de Zola qu'on peut lire à la fin. 

Lu dans le cadre du Défi Lecture , Catégorie 12 : un livre ado (young adult)

samedi 4 mars 2017

Les bruines de Lanester

Un sans - abri est retrouvé noyé dans le Scorff, entre Lanester et Lorient...Un directeur de société a disparu...Une voiture est volée, une maison cambriolée...Routine que tout cela pour l'inspecteur Amédéo.
La vie s'écoule, simple et tranquille au commissariat de Lorient. Ou plutôt s'écoulerait, si une jeune femme, inspecteur stagiaire, ne s'avisait de vouloir contre toute logique relier ces faits pour en tirer des conclusions pour le moins surprenantes. Mary Lester parviendra-t-telle, dans cet univers d'hommes, à mener son enquête jusqu'au bout? 



Une enquête policière made in Breizh, j'étais curieuse de voir ce que ça allait donner, d'autant plus que c'est dans un lieu où nous avons habité !

Mary Lester est stagiaire dans la police. Elle alterne entre les permanences au commissariat de Lorient et celui de Lanester. Elle ne s'attendait pas à un tel ennui quand elle a décidé de faire ce métier. Un corps est bien retrouvé sur les bords du Scorff mais il est vite classé comme accident. Une femme vient faire état d'une disparition inquiétante mais son chef décide de gérer seul l'affaire. Mais malgré la misogynie dont elle est victime dans ce milieu composé essentiellement d'hommes et malgré les consignes de son chef Amédéo, qu'elle ne supporte pas, elle ne peut s'empêcher de cogiter et de relier un bon nombre d'affaires entre elles, récoltant des indices au fil de ses pérégrinations.

La première question que je me suis posée fut la suivante : en quelle année se passe l'action. Quelques indices parsemés ici et là nous donnaient quelques indications mais il était difficile d'identifier une date précise. La réponse est à la fin du roman...

Toujours est - il que c'est un roman qui change de tous les romans policiers que je lis ! Nous sommes de suite plongés quelques années en arrière, de par le ton et les mots qu'emploient l'auteur. Du coup, c'est un peu moins facile de lecture, enfin disons qu'on va moins vite. On prend plus le temps, tout comme les personnages prennent leur temps. Le rythme est assez lent, nous ne courons pas à perdre haleine après un suspect potentiel parce qu'en fait, il n'y a pas vraiment de suspect. Pourtant malgré cette lenteur, je ne me suis pas ennuyée. On suit le cheminement de pensée de Mary Lester, pas à pas et malgré l'effet "Derrick" ou "Arabesque", j'ai trouvé cela intéressant et assez inhabituel. La nouveauté suscite l'intérêt n'est-ce-pas? En fait, j'ai trouvé ce roman assez proche de la réalité, cela me semblait plus "vrai" que mes autres lectures. Effectivement, le fait que cela se passe dans une région qui m'est familière accentue cet effet indéniablement. Je pouvais aisément m'imaginer les lieux puisque j'y suis déjà allée ( ma fille étant née en face du Scorff).

Je ne dirai pas non plus que je me suis éclatée avec cette lecture, je ne sais pas si j'en lirai d'autres (car il y a beaucoup de tomes de Mary Lester) mais je ne suis pas réfractaire à cette idée. Je ne suis pas super emballée mais je ne suis pas complètement opposée à une autre lecture de ces aventures. Affaire à suivre...

Lu dans le cadre du Défi Lecture 2017, Catégorie 13 : Un livre d'un auteur de sa région

Et du Challenge Polar et Thriller 




jeudi 2 mars 2017

Journal d'un vampire en pyjama

" Ce livre est le vaisseau spécial que j'ai dû me confectionner pour survivre à ma propre guerre des étoiles. Panne sèche de moelle osseuse. Bug biologique, risque de crash imminent.
Quand la réalité dépasse la (science-) fiction, cela donne des rencontres fantastiques, des déceptions intersidérales et des révélations éblouissantes. Une histoire d'amour aussi.
Ce journal est un duel de western avec moi - même où je n'ai rien eu à inventer. Si ce n'est le moyen de plonger en apnée dans les profondeurs de mon coeur." Mathias Malzieu


Mathias Malzieu nous offre un roman assez différent de ce qu'il a l"habitude dans la mesure où il s'agit d'un journal et pas n'importe lequel. Il nous raconte son combat contre la maladie qui vient de se révéler à lui. En plein tournage pour le film "Jack et la mécanique du coeur", il apprend qu'il est gravement malade et qu'il lui faudra sans doute une greffe de moelle. C'est donc un roman très personnel. 

Rien qu'au titre, je reconnais déjà les mots de Mathias Malzieu, un titre qui lui ressemble tout à fait, sur le fond et sur la forme mais ici ce n'est pas "à fond la forme". Hélas, en matière d'humour, je ne l'égale pas, c'est sûr. Car malgré la gravité de ses maux, il n'est pas avare en matière d'humour. Outre l'humour, je suis toujours impressionnée par sa maîtrise des mots, soumise aux sons poétiques de son maniement du langage, sous le charme de la langue "malzienne". Il pourrait rendre l'histoire de l'ascension d'une montagne par un escargot passionnante, même en 200 pages. Si, si!
C'est un peu ce qu'il se passe ici. En soi, le vécu d'une maladie n'est pas facile à raconter. On peut vite plonger dans le pathos, le larmoyant ou l'ennui total, la malaise...Pour lui, écrire sur sa maladie est un moyen d'y survivre, de la combattre, un moyen de ne pas tomber dans le désespoir et la solitude de sa chambre stérile. Pour le lecteur, au prime abord, il y a peu d'intérêt sauf si l'on s'intéresse de près au sujet. En ce qui me concerne, ce n'est pas le genre d'histoire qui m'attire. Sauf quand c'est Mathias Malzieu qui l'écrit! Son histoire est avant tout une histoire humaine : la sienne mais aussi celle du personnel soignant qui l'accompagne. 

Ce roman en quelques mots : un petit repas fantaisie, un grand appétit des mots où l'on grignote tranquillement humour et poésie. En voici quelques amuses -gueule :
"Ils pilotent des canots de sauvetage avec de tout petits gouvernails dans des tempêtes de détresse".
"J'imagine le cambriolage de la banque de sperme par un gang de veuves. Elles sont cinq, armées de pistolets et de glacières. Elles ont mis du rouge à lèvres et se sont bien coiffées parce que c'est un rendez - vous terriblement romantique".
"Les infirmières portent des armoire à glace émotionnelles sur leur dos en souriant. Ce sont les grandes déménageuses de l'espoir. La nuit se dépigmente. Je vais essayer de rêver à une moelle mécanique greffée par une magicienne. Il suffirait de la remonter tous les matins pour qu'elle produise de nouvelles cellules. Je donnerais la clé à Rosy."



Lu dans le cadre du Défi Lecture 2017, Catégorie 23 : Un livre dont un des personnages est un docteur.

Bye Bye

Bonjour à tous et à toutes! Et Bonne année 2019! Si vous souhaitez continuer à suivre mes lectures, je vous donne le lien de mon nouveau...