mardi 27 décembre 2016

Rever

Si ce n'étaient ses cicatrices et les photos étranges qui tapissent les murs de son bureau, on pourrait dire d'Abigaël qu'elle est une femme comme les autres.
Su ce n'étaient ces moments où elle chute au pays des rêves, on pourrait jurer qu'Abigaël dit vrai.
Abigaël a beau être cette psychologue qu'on s'arrache sur les affaires criminelles difficiles, sa maladie survient toujours comme une invitée non désirée. Une narcolepsie sévère qui la coupe du monde plusieurs fois par jour et l'emmène dans une dimension où le rêve empiète sur la réalité. Pour les distinguer l'un de l'autre, elle n'a pas trouvé mieux que la douleur.
Comment Abigaël est - elle sortie indemne de l'accident qui lui a ravi son père et sa fille? Par quel miracle a - t - on pu la retrouver à côté de la voiture, véritable confetti de tôle, le visage à peine touché par quelques bris de verre? Quel secret cachait son père qui tenait tant, ce matin de décembre, à s'exiler pour deux jours en famille? Elle qui suait sang et eau sur une affaire de disparitions depuis quelques mois va devoir mener l'enquête la plus cruciale de sa vie. Dans cette enquête, il y a une proie et un prédateur : elle - même. 


Après quelques petites déceptions, j'avais néanmoins hâte de retrouver Thilliez. Ce coup - ci fut une réussite. 
Abigaël est psychologue, elle aide la police dans les affaires criminelles. Sa particularité? Aller faire une petite sieste en pleine réunion. Abigaël souffre de narcolepsie. Alors qu'ils travaillent depuis plusieurs mois sur des enlèvements d'enfant, Abigaël a un accident de voiture. Elle en sort indemne, mais pas son père ni sa fille. Impossible pour elle de revenir au travail. Et pourtant... elle continue de faire des rêves, des rêves dans lesquels elle puise des indices, des rêves qui l'emmènent sur les traces du suspect. Mais le principal problème d'Abigaël, c'est qu'elle ne sait pas toujours où se situent le rêve et la réalité. Alors, pour savoir si ce qu'elle vit est réel, elle se mutile. Seule la douleur physique est capable de lui dire si elle rêve ou non. Quant à la douleur morale, la perte de sa famille, elle est constante. Parallèlement à l'enquête policière, elle doit savoir ce qui s'est passé le soir de l'accident car il y a quelque chose qui n'est pas normal.

Oui, on pourrait croire que cette femme est complètement cinglée. D'ailleurs, plus on lit, plus on avance dans ce roman et plus on croit devenir cinglés aussi. Abigaël ne distingue parfois plus le rêve de la réalité et nous non plus. Elle part dans tous les sens et nous avec. Personne ne la croit, son entourage commence à se poser des questions et nous on doute. On la suspecte même à certains moments d'être la coupable. Mais le plus souvent c'est un sentiment de compassion qui nous gagne. Prisonnière d'elle - même, elle n'a aucun repos, aucun échappatoire, elle soit subir, jour après jour, des rêves (ou pas), des crises de cataplexie, le regard des autres, le regard sur elle - même...
L'enquête? Ben oui, il y a quand même une enquête. Plusieurs enfants ont disparu, à différents endroits en France. Difficile de faire le lien entre eux. Le kidnappeur n'a laissé aucun indice...jusqu'à ce qu'il relâche un des enfants, qui ne parle pas (traumatisé) mais qui hurle dès qu'il voit Abigaël! Les enquêteurs sont dans l'impasse...et nous aussi. Mais nous sommes tellement focalisés sur Abigaël et sa "folie"... qui nous emmène sur les traces de son père. Car c'est bien la deuxième énigme : pourquoi son père avait voulu l'emmener du jour au lendemain en week -end? Quels secrets cachait - il? 
Ce roman ne va pas dans l'ordre chronologique, les chapitres alternent entre deux années, 2014 et 2015. Je ne me suis pas franchement posée plus de questions que ça pendant ma lecture, j'ai lu comme ça venait, et par rapport à d'autres romans où un changement d'époque est flagrant, je ne m'en suis ici pas préoccupée du tout. De même, l'auteur nous évoque en début de livre qu'il manque un chapitre...je pense que je ne m'en souvenait pas quand j'y suis arrivée (au fameux chapitre). Je ne dévoilerai bien sûr pas pourquoi il manque un chapitre, il faut aller jusqu'au bout du livre pour le savoir!

Avec ce roman, j'ai renoué avec Thilliez! Disons que je retrouve le Thilliez que j'avais aimé. Rêver est excellent! 


Lu dans le cadre du challenge 1 pavé par mois (596 pages)


du challenge  Thriller et Polar


et du Défi Lecture 2016 , Catégorie 49 : Un livre dont l'auteur fait partie de la ligue de l'imaginaire. 



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