lundi 7 août 2017

Des souris et des hommes

Lennie serra les doigts, se cramponna aux cheveux.
-Lâche-moi; cria-t-elle. Mais lâche-moi donc.
Lennie était affolé. Son visage se contractait. Elle se mit à hurler et, de l'autre main, il lui couvrit la bouche et le nez.
-Non, j'vous en prie, supplia-t-il. Oh, j'vous en prie, ne faîtes pas ça. Georges se fâcherait.
Elle se débattait vigoureusement sous ses mains...
-Oh, je vous en prie, ne faites pas ça, supplia-t-il. Georges va dire que j'ai encore fait quelque chose de mal. Il m'laissera pas soigner les lapins.



Mais pourquoi donc ai-je mis aussi longtemps avant de me décider à le lire!
J'avais peur sans doute. Peur de m'ennuyer, pas attirée par une histoire de deux hommes marchant et travaillant dans la campagne américaine. Peur de vivre un moment monotone de lecture en me disant "mais quand est-ce que c'est fini?". Peur que cela soit hyper chiant allons-y carrément.

Que nenni. Ce livre, assez court, est finalement incroyable. Bon, j'ai lu la préface donc j'espère ne pas être trop influencée par mes souvenirs de celle-ci...
Georges et Lennie, un petit et un grand. Un homme intelligent et raisonnable et un homme aux capacités intellectuelles altérées, spontané, tellement adorable.
Lennie a peur de perdre Georges, son seul ami. Et Georges ne veut pas perdre Lennie non plus. Ensemble, ils rêvent d'avoir une ferme avec plein d'animaux à soigner, des champs et une vie à eux, indépendants, tributaires de personne. En attendant, il faut travailler chez les autres pour gagner l'argent afin d'acheter leur ferme.

Atteindre leur but n'est pas si simple. Ils ne restent en général pas longtemps dans un lieu car le comportement de Lennie leur cause des problèmes. Lennie est un homme très fort malgré son esprit enfantin. Si Georges est menacé d'une façon ou d'une autre, Lennie réagit violemment, sans s'en rendre compte... De même, Lennie ne réfléchit pas beaucoup, il suit ses envies et aiment les choses simplement. Il aime les belles couleurs, la douceur de certaines textures, les animaux...et cela lui suffit pour vivre heureux. Malheureusement, même caresser un chien peut mal se terminer.

Georges s'est donné le but de protéger Lennie et Lennie, celui de bien écouter Georges pour que tout se passe bien. Hélas, c'est plus facile à dire qu'à faire. 

Deux personnages très attachants, surtout Lennie que l'on a tout de suite envie de protéger nous aussi. Le handicap de Lennie devait être très difficile à vivre à cette époque, non reconnu et plutôt repoussant. Leur place n'était sûrement pas au travail! Pourtant, Lennie travaille bien, notamment grâce à son incroyable force physique. Et c'est grâce à Georges qu'il peut vivre une vie plus ou moins "normale". 
Le texte de Steinbeck est écrit de telle sorte que l'on ressent toute l'affection de Georges pour son ami, dans ses gestes et ses paroles protectrices. La façon dont il lui raconte ce qu'ils feront tous les deux dans leur future ferme, l'histoire préférée de Lennie, est extrêmement émouvante. Tout est simple dans ce récit: l'histoire en elle-même n'a rien d'intriguant, de mystérieux; les dialogues, prononcés par des travailleurs américains, des personnes simples; les sentiments, n'importe lesquels, qui ne sont pas cachés, qui sont bruts et sans ambiguïté.

C'est un texte devant lequel j'ai eu les larmes aux yeux en tournant la dernière page. Mon seul regret, c'est de ne pas l'avoir lu plus tôt!

Lu dans le cadre du challenge des 100 livres



Catégorie  55 du Défi Lecture 2017: Un livre préfacé par quelqu'un d'autre que l'auteur

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