jeudi 30 novembre 2017

De pourpre et de soie

Londres, 1939. Quand Ada commence à travailler au sein d'un atelier de mode de Dover Street, la belle jeune femme rêve d'une carrière dans la haute couture, et d'échapper ainsi à l'atmosphère familiale pesante. Impossible alors de résister à l'énigmatique Stanislaus von Lieben, un gentleman entreprenant qui lui propose un voyage à Paris. Mais, à la fin de leur séjour, la nouvelle tombe: le Royaume-Uni et la France déclarent la guerre à l'Allemagne. 
De 1939 à 1948, de la splendeur du Savoy aux ombres du camp de concentration de Dachau, entre passion, drame et désespoir, Ada tentera de survivre à l'enfer. 


Encore un livre qui parle de la guerre...et encore un livre différent.
Ada est jeune et belle, elle habite dans l'effervescente capitale londonienne et rêve de devenir la nouvelle Coco Chanel. Issue d'un milieu modeste, elle aime s'habiller élégamment grâce à des jolies tenues qu'elle confectionne elle-même. Le leurre marche plutôt bien puisque un bel homme la courtise et lui promet monts et merveilles. Sous le charme, Ada accepte d'aller avec lui à Paris pour une semaine, sans prévenir personne, hormis sa patronne à qui elle promet de lui ramener de beaux tissus. Malheureusement, la guerre éclate pendant leur séjour et Ada et Stanislaus ne peuvent plus rentrer à Londres. Obligés de fuir, ils tentent de passer en Belgique. Stanislaus n'est plus tout à fait le même, l'élégant et courtois gentilhomme devient nerveux et parfois agressif. 
En Belgique, Ada se retrouve seule. Et c'est le début d'un enfer de plusieurs années.
Déportée à Dachau au service du commandant de camp, elle s'adonne à sa passion, la couture, en confectionnant des robes pour des femmes allemandes. Mais ce qui était une passion devient une tâche pénible. Travaillant jour et nuit, dans le froid, la solitude et la saleté, elle n'y croit plus quand les américains viennent la secourir.
Je ne vais pas aller jusqu'à raconter la fin et j'ai omis beaucoup de détails...(ouf).

Un roman que j'ai dévoré. Prise moi-aussi dans les filets du beau Stanislaus, au prénom si exotique, je m'en suis vite éloigné, prise d'une méfiance voire d'un dégoût absolu. Assez surprise aussi de le voir disparaître comme cela, une nuit en Belgique, alors qu'il avait l'air d'avoir tant de secrets! (Mais quelques années plus tard, Ada croit l'apercevoir dans une rue...)
Le point de vue du camp de concentration est assez différent de ce qu'on peut lire habituellement mais le ressenti est malgré tout le même. On en cerne tout autant l"horreur et l'inhumanité de ce genre d'endroit. 
Sa relation avec sa "patronne" allemande à Dachau est celle d'un maître et de son esclave. Ada est traitée comme une moins que rien, une pestiférée. Je me dis que c'est impossible de traiter les gens comme cela. Il s'agit d'une femme face à une autre femme, un être humain face à un autre. Et pourtant, ce genre de comportement  a existé. C'est toujours aussi révoltant. 
J'avais du mal à croire en un happy end même si je pouvais aisément en imaginer un. Tout ce que je peux dire, c'est que j'ai pleuré. J'ai pleuré de tant d'injustice, de tant d'émotions portées tout au long de ma lecture, de tant de haine et de chagrin, de vies dévastées. 
Je me suis laissée avoir, n'ayant rien vu venir de ce qui allait se passer. Je suis tombée de haut en découvrant la vérité. Et j'aime ça.
Bravo à Mary Chamberlain pour ce roman plein d'émotions mêlées.


Lu dans le cadre du Challenge 1 pavé par mois (433 pages)



samedi 4 novembre 2017

La scène des souvenirs

Suffolk, 2011. La célèbre actrice Laurel Nicolson se rend au chevet de sa mère mourante. Alors qu'elles parcourent ensemble un album de famille, une photo s'échappe-un instantané que Laurel n'a jamais vu. L'une des deux jeunes femmes est bien sa mère, Dorothy, mais l'autre? Sans s'en douter, Laurel vient d'ouvrir la boîte de Pandore, libérant les secrets, et les souvenirs. Ceux de Dorothy, qui dorment sous les décombres des bombardements londoniens de 1941, mais aussi les siens- ce terrible et brûlant été de son enfance.


Dans les années 60, Laurel était adolescente. Tranquillement installée dans sa cabane, légèrement éloignée de la maison, elle peut rêvasser et songer à sa vie future avec son amoureux sans être dérangée. Jusqu'à ce qu'elle aperçoive une silhouette se dirigeant droit vers la maison dans laquelle Dorothy, sa mère est entrée avec le bébé. Laurel assiste alors à une scène épouvantable qu'elle tentera de refouler des années durant.
Peu avant la seconde guerre mondiale, Dorothy Smitham, qu'on appelle familièrement Dolly, est une jeune fille amoureuse et ambitieuse. Elle quitte la maison familiale sous la désapprobation de ses parents pour s'installer à Londres et rêve de son avenir joyeux avec Jimmy. Mais la guerre éclate et arrive avec elle les désillusions. Heureusement, il y a son amie Vivien.
Mais revenons à notre époque, le XXIème siècle. Dorothy est âgée et malade. Elle est très faible et le pronostic n'est guère favorable. Laurel prend quelques jours de vacances pour rester auprès d'elle.  Elle tombe alors par hasard sur une photo: une photo de sa mère et d'une autre jeune femme dont elle n'a jamais entendu parlé. Intriguée, Laurel souhaite en savoir un peu plus et mène alors sa petite enquête. Dans ses rares moments de lucidité, Dorothy se met à parler. Mais ce qu'elle dit n'aide pas Laurel, bien au contraire, cela suscite encore plus de questions. Qui est Jimmy? Pourquoi Dorothy parle de seconde chance? Et puis, lui revient en mémoire la scène de son adolescence...Comment démêler ce sac de noeuds? 

Encore une histoire rudement bien ficelée par Kate Morton. On retrouve tous les thèmes phares de Kate Morton, l'amour, l'amitié, les liens familiaux, les secrets, les mensonges, les livres...et ses intrigues en veux-tu en voilà. Car jusqu'à la fin du roman, malgré les indices semés ici et là, les réponses à nos questions sont encore vagues. Un dénouement que je trouve surprenant, en ce qui me concerne (et cela me ravit car j'avais été déçu par la fin de L'enfant du lac). 

Mes passages préférés constituent tous les chapitres concernant la jeunesse de Dorothy. Son idylle avec Jimmy, ses débuts à Londres, son emploi auprès de lady Gwendolyn, son amitié avec Vivien. Vivien...personnage finalement très important de ce roman. On oscille d'ailleurs entre attachement et révolte envers cette jeune femme. Vivien est très belle, elle est présentée d'ailleurs comme une sorte de fée, un personnage presque irréel de part sa beauté et sa pureté. On la croit aussi fort gentille et raisonnable selon les dires de Dolly. On serait tenté d'être jaloux d'ailleurs, si on était Dolly. Même si Dolly est belle aussi, c'est Jimmy qui l'a dit. Mais l'histoire fait que ces sentiments vont changer au fur et à mesure du roman et ce, plusieurs fois. Notre coeur fait le yo-yo et on ne sait plus qui l'on préfère: Dorothy? Vivien? Vivien? Dorothy? 

Forcément, tout cela a un rapport avec un homme et même plusieurs: Jimmy, l'amoureux de Dolly et Henry, le mari de Vivien. 
Jimmy, un homme bon et généreux. Un homme bien sous tous rapports. Un homme un peu trop bien en fait. Alors qu'au début, je le trouvais plutôt sympathique et attachant, après je m'en suis lassée. Il devenait un peu trop ennuyeux à mon goût. 
Je vous laisse découvrir Henry par vous-même, un écrivain à succès qui a sombré dans la dépression (ne voyez-vous pas là une ressemblance avec un autre personnage de Kate Morton). 

Encore un excellent roman de Kate Morton, à lire absolument! 

Lu dans le cadre du challenge 1 pavé par mois (689 pages)


Et du Défi Lecture 2017: Catégorie 41 Un roman d'un auteur australien


Bye Bye

Bonjour à tous et à toutes! Et Bonne année 2019! Si vous souhaitez continuer à suivre mes lectures, je vous donne le lien de mon nouveau...